La solitude est le prix à payer pour une vie de terreurs {feat. Thor}

La lourde silhouette se mouvait dans les ruelles malfamés de l'allée des embrumes. Un lieu si familier et lointain à la fois. L'atmosphère sombre d'autrefois n'était plus qu'un souvenir vaporeux et dissonant. Cet endroit n'était plus que l'ombre de lui même, il n'avait plus rien d'effrayant. Ce n'était plus qu'une mascarade et un refuge pour ceux qui n'avaient pas leur place dans la belle société magique. Encore une farce, plus douteuse encore que le ministère se plaisait à maintenir. Une pathétique illusion comme tout le reste.

Les sans-abri, qui avaient élu domicile ça et là dans les encadrements de porte, tentaient de se faire invisibles sur le passage du molosse. Chapeau haut de forme vissé sur la tête, l'animal était en chasse, n'ayant aucune attention pour ceux qui n'avait plus de vie. Il n'avait pas de temps à perdre, il n'avait jamais de temps à perdre. Il n'était qu'une ombre loin de errer sans but. Bientôt il ne restait plus de lui que le souvenir d'une créature qu'on ne croisait que dans les contes d’antan, ceux où les princes et les princesses mourraient dans d'atroces souffrances. Ceux où la Belle n'était qu'un vampire sans âme et la Bête un idiot maudit par des prêtresses à l'agonie.

Face à lui, la devanture de la petite librairie. Il leva la tête pour lire le nom de l'endroit. Les lettres d'or étaient écaillé, presque disparu, ne restait que des traces sur un bois vermoulu. Tout ici était passé de date, biscornu et avarié, il ne fallait donc pas s'étonner que même une boutique qui vendait des livres puisse faire triste mine. Thor passa la porte d'entrée sans un mot, avec pour seul bruit celui de la clochette. L'animal se glissa à travers les rayonnages sans feuilleter le moindre livre, bien que son œil se prenait à glisser sur certains titres sans qu'aucun d'entre eux ne parviennent à l'accrocher. Il prenait grand soin à ne pas faire de bruit dans ses déplacements et pendant quelques minutes, il était une ombre agile qui se fraya un chemin jusque dans l'arrière boutique. Il y avait là encore bien des livres qui n'attendaient que d'avoir un nouveau propriétaire pour le servir fidèlement ou… le faire courir à sa perte. Thor n'avait jamais eu besoin de lire pour obtenir ce qu'il voulait.

Une voix s'éleva dans son dos tandis qu'il observait la pièce. Lentement, il tourna la tête vers celle qui s'était adressée à lui. Plus lentement encore, il fit pivoter son corps pour lui faire face. Il posa son regard fou sur la blonde sans desserrer la mâchoire pour autant. Dans un premier temps il la jaugea, gardant à l'esprit pourquoi il était là et ce n'était pas pour les livres. Le molosse n'était pas vraiment connu pour ses talents d'orateur, il était bien moins doué que son maître en ce sens. Il avait plutôt tendance à aller droit au but pour ne pas perdre de temps. Et si on pouvait lui facilité la tâche… Ce serait appréciable, autant pour lui que pour l'autre.

- Morsmordre, dit-il d'une voix rocailleuse.

Le sortilège qui permettait aux mangemorts de faire apparaître la marque des ténèbres dans le ciel. Mais sans baguette, il n'était qu'un mot qui n'avait pas de sens. Il scrutait alors sa réaction en sachant qu'il ne la trouverait peut-être pas sur son visage. Il fallait garder l'esprit ouvert.

Rose n’avait pas entendu les pas de la personne aller vers l’arrière-boutique. Pourtant, il y avait bien quelqu’un. Un homme. Un homme qui se retourna vers la jeune femme et cette dernière, si elle n’avait pas été capable de contrôler ses émotions, aurait sans doute sursauté. L’homme, bien qu’humain, ressemblait à un animal. La blondinette le détailla comme celui ci la détailla. Chacun chercha à juger l’autre. Rose avait posé doucement sa main sur sa baguette magique caché dans l’une de ses poches de sa robe noire. Elle n’avait pas très envie de se faire agresser dans sa boutique. Puis, comme si l’homme n’avait pas parler depuis longtemps, il lui dit un simple mot. Morsmordre. La jeune femme ne réagit pas tout de suite. Du moins, elle ne réagit pas du tout. Tout sorcier pouvait connaître l’incantation pour faire apparaître la Marque des Ténèbres, mais peu de sorciers pouvait le dire sans en subir les conséquences. Et comme pour confirmer ses dires, la blondinette sentit de nouveau sa marque lui brûlée le bras. Bien sûr, ce n’était encore qu’illusion de son esprit, mais c’était un peu trop réel...

«Comment avez-vous fait pour me retrouver ?»

Elle n’avait donné de nouvelles à personne et surtout, elle ne connaissait pas le sorcier devant elle. Gardant toujours sa main gauche sur sa baguette magique cachée dans sa poche et de sa main droite, touchait son bras gauche comme pour se rassurer. Elle ne savait pas comment il l’avait retrouvé et elle se le demanda. Elle n’avait revu personne depuis son retour à Londres. La plupart était encore à Azkaban et d’autres l’évitaient comme elle évitait les autres.

«Pourquoi êtes-vous là ?»

Rose pencha doucement la tête sur le côté comme si ce geste pouvait lui apportait une réponse claire et précise... Mais est-ce que cet homme allait lui donner une réponse claire et précise ? Ce n’était pas sûr...

L'animal était impassible face à la blonde, il n'était pourtant pas aveugle à ce qu'il voyait. N'avait-il pas vu la main se glisser lentement dans l'une des fentes de la robe ? Si, autant qu'un chat capable de discerner le moindre mouvement dans l'obscurité. Ce n'était ni la première, ni la dernière fois qu'il devait faire l'office de ce genre de rencontre. Aussi le molosse plissa légèrement les yeux, il n'était pas dupe. Mais il n'était pas là non plus pour abîmer la marchandise, et il ne parlait pas de livres. On aurait presque dit qu'il allait se mettre à grogner. Hélas c'était un roc qui n'avait d'expression que cette once de folie qui lui parcourait le regard. Il n'était pas là pour parler, il n'avait pas d'argumentaire à développer et surtout... Surtout il n'avait pas vraiment de temps à perdre. Aussi, le temps qu'elle sorte sa baquette et formule un sort même dans sa tête, il lui suffisait de faire une enjambé, de la saisir à la gorge et de lui encastrer le crâne dans l'encadrement de la porte de l'arrière boutique. Il n'était néanmoins pas certain que c'était le souhait de son maître. Mais, malgré son manque de parole, il savait toujours trouver des arguments frappants.

- Les mains en évidence, dit-il, pas de baguette.

L'animal avait toujours été avare en mots, il n'allait pas commencer à devenir généreux maintenant. Il fit un pas vers elle, réduisant encore un peu les possibilité d'un affrontement dans la médiocrité d'un duel de sorciers. Il n'avait pas non plus l'intention de se répéter. Il tendit la main et sans baguette, sans formulation à voix haut, il attira la baguette de la sorcière dans sa paume avec ce qui aurait dû être un accio. Voilà de quoi était capable un gamin des rues qui n'avait jamais étudié à Poudlard. Il fallait croire que l'école de la vie était bien plus formatrice que la protection réconfortante d'un château. Il referma sa main dessus et la fourra dans sa poche. Qu'elle ne tente pas de lui faire regretter le fait de ne pas l'avoir brisé en deux pour être sûr qu'elle ne viendrait pas à la récupérer. Thor n'avait jamais été connu pour faire dans la demi-mesure. De toute façon, il le saurait si elle tentait de faire quelque chose de stupide. Il espérait qu'elle avait un peu plus d'intelligence que cela.

- Dans la rue, la seule chose dont on ne parle pas, ce sont les morts, ceux qui arrivent à rester en terre, fit-il.

Ici ou ailleurs, dans la rue il y avait toujours des yeux et des oreilles pour tout voir et tout entendre. Si elle avait espéré passer inaperçu, elle n'aurait jamais dû revenir ici. Mieux encore, elle aurait dû être morte et enterrée. Ce qui n'était présentement pas le cas, aussi ne devait-elle pas s'en étonner. Et pour un négociant en informations, c'était exactement le genre d'information dont il était parfaitement au courant. Il était ici chez lui, elle était sur son territoire. Ancienne mangemort ou pas.

- Y a du boulot pour toi.

Paraissait qu'elle était pas trop mauvaise à l'époque, mais ça ce n'était pas à lui d'en juger. Lui même s'en foutait pas mal, néanmoins il ne pouvait pas être sur tous les fronts, donc une baguette de plus ne serait pas de refus.

Rose se doutait qu’elle devait faire attention à cet homme. Il y avait quelque chose dans son regard qui faisait qu’elle devait faire attention. La jeune femme avait attrapé sa baguette magique dans sa poche, mais ne l’avait pas montré, mais elle se doutait bien qu’il avait vu le geste. La blondinette en eut la confirmation lorsqu’il lui demanda de mettre les mains en évidence et de ne pas utiliser sa baguette magique. La jeune femme leva doucement les mains, sa baguette magique entre ses doigts pour éviter qu’il ne comprenne de travers ses intentions. Puis, comme par magie, alors qu’il ne sortit aucunement sa baguette magique, celle de Rose alla rejoindre la main de l’homme. C’était de la magie puissante. La blondinette le regarda ranger sa baguette magique dans ses poches et elle baissa les mains. Elle n’était pas encore assez folle pour affronter ce colosse. Elle tenait encore un peu à la vie. Il lui répondit alors que dans la rue, la seule chose qu’on ne parlait pas, c’était les morts. Ce qui n’était pas totalement faux. Si Rose avait essayé de se cacher, un jour, elle savait que son passé finirait pas la rattraper et c’était sans doute aujourd’hui le cas.

Rose n’avait jamais recroisé des Mangemorts avec qui elle avait participé à la dernière guerre. La plupart était mort ou emprisonné. Les autres s’évitaient. Sans doute par peur que l’un ou l’autre ne balance des choses sur eux. Maintenant qu’il y avait des personnes qui revenaient à la vie, les choses s’étaient un peu tasser. La jeune femme préférait toujours sa solitude. Le fait que cet homme l’ait retrouvé ne pouvait dire qu’une chose : On la surveillait depuis un moment déjà. L’homme lui dit alors qu’il y avait du boulot pour elle. Légèrement surprise, Rose haussa les sourcils. Cet homme qui ne la connaissait lui proposait un boulot. Sauf si ce n’était pas le maitre de l’opération. Rose croisa ses bras contre sa poitrine et lança :

«Et qui vous dis que j’ai envie de vous aider ? Je ne vous connais même pas de nom... Et cela va m’obliger à sortir de ma zone de confort ? D’accord, mais qu’est-ce que j’y gagne ?»

Sa voix était posée et calme, mais au fond, elle aurait aimé lui dire qu’elle n’avait pas envie de faire son boulot. Après tout, elle n’était pas obligé si ? Mais elle se doutait qu’il y avait quelque chose derrière cette demande, quelque chose qui allait soit être positif pour elle ou pas... Pour l’instant, elle ne pouvait rien faire de plus que de poser ses questions, se demandant même si l’homme allait lui rendre sa baguette magique lorsqu’il allait partir...

Thor plissa légèrement les yeux sans rien perdre de son attitude malfaisante. D'aucun dirait qu'il pouvait littéralement lire dans les pensées de la sorcières tant il se jouait des questions qu'elle lui avait posé dans un premier temps. Car une fois la baguette subtilisée, il avait la main pour le reste de la conversation, si l'on pouvait appeler cela ainsi. Pour l'heure il ne grognait ni ne mordait, l'on pouvait donc conclure qu'il s'agissait d'une conversation, sans y mettre les formes de la courtoisie la plus populaire. L'animal n'avait jamais été connu pour ça. Et c'était une perte de temps que se disperser en politesses et compliments, surtout entre mangemorts. Plus encore lorsque l'on était de la vieille école. Mais passons, il y avait bien plus intéressant que ce personnage habile à jouer les pions pour des maîtres bien plus grands que lui.

L'animal ne prit même pas la peine d'arquer un sourcil pour partager un moment de circonspection à l'attention de son interlocutrice. Pour l'heure, si elle coopérait passivement, il n'en restait pas moins qu'elle était encore loin de rejoindre le manoir où se retrouvaient les nouveaux acolytes de son maître. Elle était néanmoins bien plus expressive que lui lorsqu'il l'information, d'une manière abrupte, sans la moindre once d'ostentation, qu'il avait un travail pour elle. Ce n'était ni une question, ni une invitation de la part du molosse. Pourtant elle rechignait comme une enfant. Qu'en avait-il à faire de sa zone de confort ? Pour une sorcière ayant servis le seigneur des ténèbres, elle se montrait bien pimbêche. En guise de réponse, Thor se contentait de faire bouger ses tempes en jouant avec la pression de ses mâchoires inférieurs, donnant l'impression qu'il se faisait les dents en attendant de pouvoir la mordre. Contrairement à bien des apparences, il ne cherchait pas ses mots, il savait déjà quoi dire. Il savait déjà ce qu'elle avait à y gagner à coopérer.

- La vie.

Après tout, un mangemort de plus ou de moins, cela ne faisait pas grande différence. Il n'y avait que son utilité qui pouvait lui sauver la vie. A défaut, son joli visage irait certainement faire la rencontre d'une surface inadéquate pour la délicatesse de sa peau. Avant de plonger dans les profondeurs de la Tamise. Elle ne serait retrouvé que quelques jours plus tard, recrachée par les flots sur les abords du fleuve, gonflé et dévisagé pour n'être plus qu'un corps dont personne ne voudrait. En somme, aux yeux de l'animal, elle n'avait de valeur que celle que voulait bien lui accorder son maître. C'était un argumentaire qui avait l'avantage d'être aussi clair et précis qu'un pacte scellé par la magie. Peut-être y avait-il la possibilité de quelques négociations, mais il lui avait fait une offre très intéressante, à prendre ou à laisser. Ainsi, en prononçant seulement deux mots, il avait soulevé des flots de sous-entendu. Ni torture, ni cris, seulement la promesse de passer de vie à trépas si la réponse ne plaisait pas à l'animal. Thor continuait de la regarder droit dans les yeux sans ciller.

Rose venait de se retrouver sa baguette magique et elle n’avait sûrement aucune chance contre le sorcier. Ce dernier semblait attendre le moindre geste d’agressivité de la jeune femme pour lui sauter dessus et la tuer. C’était l’impression qu’elle avait depuis le début. Autant faire dans la finesse que de se retrouver six pieds sous terre. La Mangemort croisa les bras contre sa poitrine et parla. Mais elle parlait trop, elle le savait. C’était peut-être un contre coup de sa solitude pendant des années. Sans doute. Elle devait essayer de se contrôler maintenant.

Le sorcier devant elle ne lui disait rien. En fait, elle avait l’impression qu’il venait d’un autre monde, d’une autre époque. C’était sans doute le cas puisque depuis quelques mois, les revenants étaient de plus en plus nombreux. D’ailleurs, Rose avait entendu parler du retour des Potter, de Black et de Lupin. Ils étaient tous revenus... C’était bizarre. Est-ce que quelqu’un s’amusait avec la magie ? Ou c’était autre chose ? L’homme devant elle ne réagit à peine lorsqu’elle lui posa ses questions. C’était quelqu’un habitué à garder ses émotions. La blondinette ne réagit pas lorsqu’il lui répondit que la vie était ce qu’elle gagnait si elle exécutait la mission.

«Il y a longtemps que j’aurai du mourir. Je ne suis en vie que parce que je sais que je peux être utile à quelqu’un d’autre.»

La jeune femme décroisa les bras de sa poitrine et leva doucement les mains pour montrer qu’elle n’était pas armée et qu’elle n’avait pas l’intention de l’attaquer. Elle fit un pas vers l’homme qui semblait sur le point d’exploser. Toujours à être sur le qui vive, ce n’était sans doute pas une vie. Elle fit un pas de plus et baissa doucement les mains à hauteur de sa poitrine. Elle fit un autre pas. Son visage était presque à la hauteur de l’épaule de l’homme. Elle se leva sur la pointe des pieds et approcha sa bouche de l’oreille du sorcier pour lui dire :

«J’espère sincèrement que la mission vaut le coup de vous être déplacer pour moi.»

Aussi vive que l’éclair, Rose attrapa sa baguette magique dans la poche de l’homme et elle recula rapidement pour essayer de se dégager de son rayon d’action. La jeune femme fronça les sourcils et lança :

«Qui vous envoie ? Et pourquoi moi ? Personne ne s’interesse à une ancienne Auror qui a trahi le Ministère devenue Mangemort, qui a vu son mari se faire tuer sous ses yeux et qui n’a pas réagit. Personne ne s’interesse à une sorcière blonde qui a tué plus de personnes qu’elle en a sauvé depuis des années... Je dis bien personne.»

Rose recula encore de quelques pas pour être en sécurité. Bien qu’elle maîtrise ses sortilèges parfaitement et qu’elle sait se défendre physiquement, la jeune femme ne se doutait pas des prochains événements.

L'animal n'écoutait que d'une oreille, sans porter grand intérêt aux jacasseries de la sorcière. Chacun avait une bonne raison de rester en vie, c'était simplement humain. Aussi jusque là n'y avait rien de bien transcendant dans ce qu'elle disait. Pas de quoi lui faire hausser un sourcil. A la réflexion, il était difficile de savoir ce qui pouvait lui faire oser un sourcil. Après tout, il ne le fit toujours pas lorsqu'elle s'approcha de lui. Hmm, finalement de plus près elle n'était pas si jolie que ça. C'était une rose à qui l'on avait arraché bien des pétales pour la laisser se faner au contacte de la magie noire. Il voyait dans son regard les fragments de son âme, ce morcellement de vie suspendu à un fil si fin que l'on pouvait se demander comment il faisait pour supporter tout le poids de ses afflictions.

Jusqu'à ce qu'elle s'approche bien trop près de lui, à cette distance ne restait pas grand monde en temps normal, mais… Il n'avait pas le droit de lui briser la nuque. Il n'avait pas le droit. Thor continuait donc de jouer avec sa mâchoire inférieur tout en la suivant du regard. Le temps qu'elle lui glisse des mots à l'oreille, il aurait pu lui enfoncer une dague dans le ventre pour la vider comme un poisson. Mais il n'avait pas le droit de l'éventrer. Il n'avait pas le droit. Il ne fit rien non plus lorsqu'elle alla récupérer sa baguette et s'écarta de lui pour prendre ses distances, tenter de diminuer les risques d'un affrontement physique. Pourquoi les gens se sentaient obligé de faire des choses aussi stupides ? Franchement ?

Thor poussa un soupire affligé, non pas pour ce qu'elle venait de faire, mais pour ce qui allait lui arriver. Il continuait de la regarder tandis qu'elle lui demandait pourquoi elle. Pourquoi pas ? Après tout elle avait l'air de savoir se servir d'une baguette, à défaut de savoir faire taire sa langue. Bien que le molosse avait quelques propositions concrètes pour que cela n'arrive plus. Elle recula encore. Les tempes de l'animal continuait de bouger, ses yeux toujours porté sur sa proie. D'une main il glissa ses doigts sous sa lourde veste. Calé entre son index et son pouce, il sorti une montre à gousset pour regarder l'heure. Il plissa très légèrement les yeux en regardant la trotteuse cavaler. Il la glissa dans la poche de son veston et sans plus de cérémonie, se passa une main dans la barbe comme s'il réfléchissait. Sauf que pour lui, c'était déjà tout vu.

D'un revers de la main il projeta une volée de livre sur le flanc droit de la sorcière pour la surprendre. L'un d'eux sembla la toucher à l'épaule, mais c'était l'équivalent de se prendre une feuille morte dans le vent. Seulement le temps de détourner son attention pendant que la cavalerie arriver. Et cette cavalerie prenait la forme d'un tome volumineux de plusieurs milieux de page qui arrivait à toute vitesse dans le dos de la sorcière. Il la frappa violemment à l'arrière de la tête dans un choc sonore. Un autre livre lui revient en pleine face pour être sûr de l'achever. Oui, il n'avait pas le droit de la tuer, mais il avait le droit de l'assommer. Il lui donna un coup de pied dans les côtes pour s'assurer qu'elle était dans les vapes et récupéra une seconde fois sa baguette et cette fois il s'assura qu'elle n'y aurait pas accès. Et non il ne s'agissait pas d'un endroit lubrique.

- Stupide… Sorcière, articula-t-il en grognant lorsqu'il s'agenouilla pour la saisir à l'arrière de la tête.

Il lui releva le visage pour le scruter à nouveau. Pour l'heure, il l'appréciait davantage quand elle était dans l'incapacité d'ouvrir la bouche. Sur cette pensée, il transplana avec elle au manoir.